Parmi les familles enfants dont s’occupe PSE, certaines habitent trop loin de Central PSE situé à Phnom Penh, d’autres ne sont pas suffisamment sûre pour laisser les enfants vivre avec eux et certains enfants n’ont plus de famille. Ces enfants sont les Pensionnaires de PSE, ils vivent donc toute l’année dans l’environnement sûr et protégé du campus principal de PSE à Phnom Penh.
“Ce camp est fait pour les enfants qui ne peuvent pas passer leur été chez eux et qui sont déjà à PSE tout le reste de l’année.”
En effet, comme nous l’explique Paty – monitrice pour la troisième fois cet été, ces enfants vivent à PSE toute l’année et connaissent donc déjà tous les jeux que les moniteurs pourraient essayer d’imaginer pour eux. Ils ont également peu l’occasion de découvrir la ville et d’avoir du temps à libre à l’extérieur du campus. C’est pourquoi, tous les étés, leurs moniteurs et coordinateurs font de leur mieux et rivalisent d’imagination pour créer et trouver de nouvelles activités et sorties. “Ce camp est fait pour les enfants qui ne peuvent passer leur été chez eux et qui sont déjà à PSE tout le reste de l’année.” explique Iñaki, le coordinateur du programme Pensionnaires.
Les activités des pensionnaires ressemblent plus à des ateliers : elles durent une heure et ne consiste pas seulement en des activités intérieures et extérieures. Deux fois par semaine, les enfants restent à central et participent à ces ateliers : cours de cuisine, atelier à but éducatif ou sessions de sport sont au programme. Âgés de 3 à 16 ans, tous les enfants participent de la même façon à ces activités.
“Il y a des ateliers à but éducatif sur les sujets de l’anatomie ou de la géographie, par exemple on a donné au Krom muy (“équipe une”: groupe d’enfant réunissant les plus jeunes) des papiers avec des noms de pays dessus et ils devaient les placer au bon endroit sur une carte murale” raconte Paty ; et d’après Sou Ret qui est monitrice khmère pour la première fois cet été, les ateliers à objectifs pédagogiques sont nécessaires durant le programme d’été : “L’éducation et l’amour doivent aller de pair pour le développement des enfants. Ils ont besoin d’amour pour continuer de croire en leurs souhaits et ils ont besoin d’éducation pour améliorer leur capacité de compréhension et d’analyse.”
Les pensionnaires créent un tout nouveau potager dans l’enceinte de PSE.
Pour la première fois cet été, un nouveau projet est développé : le potager. Grâce à Margaux et Enguéran, les pensionnaires créent un tout nouveau potager dans l’enceinte de PSE, potager qu’ils vont continuer d’entretenir une fois le programme d’été terminé. Les enfants cambodgiens sont très manuels et c’est d’autant plus évident lorsqu’on les voit labourer le sol, scier les bambous et planter des graines.
D’après Iñaki, “Ca, c’est différent. Il n’y a pas de ballon, pas de salle de classe, pas de papier. C’est un projet complet qu’ils devront entretenir après le summer camp”. Les pensionnaires se portent volontaires pour y venir, de cette manière ne viennent que ceux qui veulent vraiment s’impliquer dans ce projet. “Et s’ils s’impliquent autant c’est parce que, ces enfants, quand tu leur apprends quelque chose, ils t’aident énormément !”
Les enfants ont plein de rêves et les entendre haut et fort est un message très positif pour tout le monde.
Par ailleurs, un nouveau type d’ateliers est également développé cet été : ils concernent l’intelligence émotionnelle. Leur objectif est de permettre aux enfants de parler de leurs émotions pour qu’ils puissent les reconnaître, adapter leur comportement, et cela les amène souvent à parler de situations difficiles qu’ils ont pu vivre. C’est particulièrement pertinent pour les pensionnaires étant donné que certains d’entre eux sont entrés au Pensionnat à cause de ce à quoi ils devaient faire face dans leur propre famille, sous le toit de leurs parents.
“Ce n’est pas facile pour eux de parler de ce qu’il s’est passé, des problèmes qu’ils ont eus, des choses difficiles qu’ils gardent au fond d’eux” confie Paty. Parler de leurs sentiments aide les enfants à avancer, et, n’étant plus hantés par ce qu’ils gardaient pour eux, à ouvrir leurs esprits à de nouvelles opportunités. Cela permet également à leurs moniteurs de mieux les comprendre. L’une des pensionnaires, Lyheang Hang, explique ce qu’elle a retenu de l’une de ces sessions : “Le sentiment d’amour va me faire travailler plus dur pour mes études. C’est pareil quand on perd quelque chose, on peut avoir plus besoin de quelqu’un qui nous donne un coup de main, qui nous guide et qui nous pousse à passer à autre chose. Plus que de quelqu’un qui nous culpabilise et nous ferait arrêter d’essayer.”
L’atelier se termine en demandant aux enfants ce qui leur donne de l’espoir. Et c’est là que résident les plus beaux moments de l’atelier : les enfants ont plein de rêves et les entendre haut et fort est un message très positif pour tout le monde.
“Les excursions sont très importantes parce qu’on donne une opportunité aux enfants qu’ils n’ont pas dans leur quotidien.”
Les pensionnaires profitent également du programme d’été pour faire de nombreuses sorties : tous les lundis, mercredis et vendredis, ils vont au musée, au cinéma, ils visitent des temples ou profitent d’un après-midi au parc aquatique. Ces sorties sont pour eux l’occasion de sortir de PSE, d’en apprendre plus sur la ville dans laquelle ils habitent, sur leur pays et ses spécificités religieuses ou son patrimoine par exemple. Elles leur permettent également de s’amuser différemment des jeux auxquels ils jouent habituellement à PSE. “Le camp d’été de PSE crées un nouvel environnement pour nous occuper et nous amuser après l’école. C’est l’opportunité pour moi de découvrir de nouveaux endroits avec les sorties et de faire plein d’activités !” dit Soun Sokunthea, pensionnaire. En plus de ces sorties, comme chaque été, le programme Pensionnaires va emmener la centaine d’enfants à Kep, pour passer trois jours à l’extérieur de PSE, mais également à l’extérieur de Phnom Penh, à la plage.
Pour Iñaki, “Les excursions sont très importantes parce qu’on donne une opportunité aux enfants qu’ils n’ont pas dans leur quotidien. Avoir l’opportunité de sortir et de découvrir les lieux éducatifs et culturels à proximité est très enrichissant pour eux.”
Les pensionnaires ont une relation très spécifique étant donné qu’ils sont une famille les uns pour les autres. C’est vraiment touchant de voir combien les plus grands se soucient des plus jeunes. Ils partagent également beaucoup avec les Specials – enfants porteurs de handicap, qui vivent également à PSE. Il est assez commun à PSE de les voir jouer ensemble. Et pendant les programmes d’été, les touts petits enfants du projet Kindergarden se joignent également à eux pour certains jeux, comme la waterparty le jeudi après-midi. “C’est le moment le plus joyeux que je connaisse ! Je suis super heureuse parce que je peux jouer aux jeux d’eau avec mes amis et les monitors”, Oudom Junior Julie.
En août, les Pensionnaires partagent leur foyer avec tous les moniteurs européens qui viennent aider les programmes d’été.
PSE est assurément la maison, le foyer des pensionnaires. Être moniteur à Phnom Penh, quel que soit le projet, signifie également vivre avec eux. Et, au mois d’août, les Pensionnaires partagent leur foyer avec tous les moniteurs européens qui viennent aider les programmes d’été. Ces enfants qui se promènent, ou plutôt courent dans PSE Central, partagent leur lieu de vie tout au long du mois et sont toujours partants pour jouer au footbal, au basketball, pour partager leur prière ou regarder un film le soir avec les 160 moniteurs qui vivent à côté d’eux.
“Ils deviennent plus proches de leurs moniteurs parce qu’ils vivent avec nous, on peut les voir le soir aussi, à la prière par exemple.” dit Juan Carlos, moniteur européen pour la première fois. “Tu n’es pas seulement le coordinateur pendant les huit heures de camp, tu l’es pratiquement toute la journée. Lorsque tu les vois au dîner ou quand tu les retrouves à la prière, tu es toujours leur coordinateur” confirme Iñaki.
Ils partagent leur “chez-eux”, mais pas seulement, ils accueillent également les moniteurs et leur font de la place afin qu’ils se sentent à l’aise au Cambodge. Ils mobilisent leur meilleur anglais pour communiquer avec eux et montrent beaucoup de patience à essayer de leur apprendre quelques mots de khmers. Irene, monitrice européenne pour la première fois chez les Pensionnaires, conclut : “C’est très spécifique d’être moniteur pour les Pensionnaires, parce que tu peux les retrouver n’importe quand en dehors du programme comme ils vivent ici. C’est chez eux et pourtant, quand je suis allée à la prière, plein d’enfants sont venus vers moi et je me suis sentie chez moi.”
C’est sans surprise que les pensionnaires deviennent souvent moniteurs quelques années plus tard : ils ont grandi entouré par les valeurs de PSE, ont appris l’anglais et le Khmer, ont l’habitude du contact des moniteurs européens et, surtout, ils veulent rendre un peu ou partager un peu de tout ce qu’ils ont reçu de l’ONG qui les a protégé et éduqué pendant des années.
PSE souhaite remercier 1001 Atmosphera pour leur support financier au projet Pensionnaires.
