Central : Mille sourires pour faire vivre le coeur de PSE

Dans cet endroit où tout a commencé, où le Programme de Continuité Scolaire est né pour s’occuper de 200 enfants, le projet accueille désormais plus d’un millier d’enfants par jour : c’est Central. « Le deuxième camp qui accueille le plus d’enfants après Central ne s’occupe que d’un tiers de ce que nous avons chaque jour. Il s’agit d’un projet d’une ampleur incroyable pour les enfants et leurs familles. Je pense qu’il est impossible pour un autre camp de s’occuper d’autant d’enfants”, Rodri, moniteur européen pour la première fois. Le programme Central a lieu sur le campus principal de PSE à Phnom Penh, là où se trouve le coeur de PSE, et où les moniteurs restant à Phnom Penh dorment et passent leur temps libre.

En entrant sur le campus Central on est immédiatement atteint par la joie communicative et le dynamisme des moniteurs, les enfants arrivent à partir de 6h du matin et pendant plus d’une heure ils sont accueillis par des dizaines de moniteurs en T-shirts orange qui forment un couloir de chants et de danses permettant ainsi aux enfants de commencer la journée de la meilleure des façons. Et, tous les matins, les pick ups et touktouks remplis de moniteurs, de sacs de riz et de casseroles de petit déjeuner, prennent ce même couloir dans l’autre sens en direction des nombreuses paillotes.

Chaque matin les moniteurs forment un couloir de danses pour accueillir les enfants.

L’objectif premier du Programme de Continuité Scolaire est de divertir les enfants, mais de façon éducative.  Aussi, on les encourage à acquérir de bonnes habitudes en terme d’hygiène et de santé.

L’objectif premier du Programme de Continuité Scolaire est de divertir les enfants, mais de façon éducative.  Aussi, on les encourage à acquérir de bonnes habitudes en terme d’hygiène et de santé et la première étape pour le millier d’enfants qui passe les portes bleues du Central PSE, est de passer à la douche et de se brosser les dents. Il faut voir ces rangées de petits garçons et filles s’enroulant dans des kramas (foulards traditionnels khmers) avant de se faire renverser des buckets (petites casseroles en plastique) d’eau dessus et de se frotter consciencieusement corps, cheveux et dents. 

Chaque matin ce sont ensuite des centaines de petits déjeuners qui sont servis grâce à la Service Team (équipe de service), formée de 8 moniteurs – 4 Européens et 4 Khmers, elle s’occupe du bon déroulement de la journée en préparant les repas, en nettoyant les kramas et les bâtiments ou en préparant les douches par exemple. Loin d’être faciles, ces tâches sont remplies tout à tour par les différents moniteurs tout au long des quatre semaines.

L’hygiène est un point central pendant le programme d’été, et les enfants doivent se laver les mains avant de recevoir leurs repas.

Cette année, de très nombreux ateliers ont été consacrés au recyclage, à l’apprentissage de l’anglais, au yoga et à l’intelligence émotionnelle.

Malgré le très grand nombre d’enfants, les activités de la journée sont très variées. On peut les voir jouer toute la journée, tous ensemble lors d’un grand jeu, individuellement pendant les férias ou répartis en kroms pour les ateliers éducatifs. Lorsqu’il ne s’agit pas de journées spéciales comme les olympiades, les ferias ou le gymkana, vingt activités différentes sont proposées aux enfants : une préparée par l’équipe dentaire, une par l’équipe médicale, une par l’équipe de lecture, une par les moniteurs khmers exclusivement, et les seize autres sont sous la responsabilité des trente moniteurs européens. Cette année, de très nombreux ateliers ont été consacrés au recyclage, à l’apprentissage de l’anglais, au yoga et à l’intelligence émotionnelle. Ainsi, les enfants participent à des activités très différentes les unes des autres et ne s’ennuient jamais. Central étant le coeur des programmes d’été, ici plus encore qu’ailleurs, tout est mis en place pour que les enfants apprennent tout en se divertissant. “Nous avons beaucoup de ressources et beaucoup d’espace, c’est pour ça que c’est le programme dans lequel on peut accueillir le plus d’enfants. Il est absolument nécessaire parce que c’est le seul endroit où on peut le faire”, explique Luis, coordinateur du programme pour la seconde fois.

Un défilé a été organisé où toutes les tenues étaient fabriquées à partir de matériaux recyclés.

A l’heure du déjeuner, une rotation d’une ampleur considérable à lieu à Central : ce sont des centaines d’enfants qui partent après avoir déjeuné, laissant la place à des centaines d’autres qui arrivent de l’école. S’il y a également une rotation dans certaines paillotes de 60 à 100 enfants, à Central il s’agit de 300 à 500 enfants qui arrivent pour déjeuner et faire la sieste avant de reprendre les activités de l’après-midi. L’organisation que cela demande aux moniteurs est considérable et ils peuvent servir jusqu’à 1200 repas par jour! Afin de les accompagner durant ce shift es moniteurs peuvent compter sur l’aide de la Social Team (équipe sociale) qui est responsable des départs et arrivés des enfants: ils connaissent chacun d’entre eux et savent quels sont ceux qui doivent rentrer et ceux qui doivent rester, quels sont ceux qui partent en bus et ceux qui partent à vélo.

« C’est une période de l’année durant laquelle ils sont heureux et ils n’ont à s’inquiéter que d’être heureux », Inés.

La sieste qui suit cette rotation permet à tous de recharger les batteries, moniteurs et enfants, et elle est fondamentale pour ces derniers car – malgré tous les efforts déployés par PSE pour éviter cela – certains travaillent une fois la journée de camp terminée. “Je pense que c’est une période de l’année où ils peuvent redevenir des enfants et ne pas s’inquiéter de ce qu’ils se passe à la maison ou dans leur travail. C’est une période de l’année durant laquelle ils sont heureux et ils n’ont à s’inquiéter que d’être heureux”, Inés, coordinatrice européenne du programme. Dans cette phrase réside l’objectif que partagent tous les moniteurs : rendre les enfants heureux.

Chaque vendredi c’est la compensation en riz : les enfants qui sont venus plus de trois fois dans la semaine reçoivent 3 kilos de riz.

Jour après jour, les enfants ont appris à s’ouvrir et on peut le voir notamment avec les activités concernant l’intelligence émotionnelle durant lesquelles ils expriment beaucoup plus qu’au début leurs pensées et ressentis. On l’observe également dans les différents jeux auxquels ils participent : les enfants utilisent beaucoup moins la violence et travaillent mieux en équipe, ils sont visiblement plus épanouis. “C’est très réconfortant de savoir que toi et PSE changez la vie de ces enfants. Ils te voient et se jettent dans tes bras sans te connaître, te faisant déjà confiance à 100%”, raconte Anna, monitrice européenne pour la première fois.

Les rires et les chants qui animent le centre principal PSE de Phnom Penh pendant un mois, le millier de sourires et tout autant de Tshirts de toutes les couleurs représentent la promesse d’une enfance joyeuse, la promesse d’un apprentissage ludique, la promesse de sortir de la misère pour rêver à quelque chose de plus grand. 

Malgré le très grand nombre d’enfants, les moniteurs et les enfants créent des liens solides et il est dur de se dire au revoir.

Inés conclut en rappelant l’importance du Programme de Continuité Scolaire : »Bien qu’on ait le sentiment qu’il ne s’agit que de quelques heures et que de quatre semaines par an, je crois qu’il reste quelque chose. Si les familles continuent d’envoyer leurs enfants ici, c’est parce qu’elles les voient heureux, qu’elles savent qu’on s’occupe d’eux ici, qu’ils tout ce dont ils ont besoin. Le but de ce camp est aussi pour PSE d’attirer de nouvelles familles qu’ils pourraient aider, et que l’ONG puisse continuer à grandir. Je pense que l’impact de ce programme n’est que positif.”

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