Les étudiants internes de PSE ou pensionnaires—le terme français est aussi utilisé à PSE en khmer, en anglais et en espagnol—sont une partie vitale et essentielle de PSE. Bon nombre de ces enfants n’ont pas de foyer, d’autres ont été victimes d’abus et de violence, et puis il y a ceux dont la famille n’a pas les moyens de faire face à leur éducation. Souvent, ils ont des blessures émotionelles qui marquent leur caractère et les moniteurs qui les accompagnent pendant le Programme de Continuité Scolaire doivent en tenir compte et être compréhensifs quand il le faut, sans pour autant oublier d’insister sur les valeurs de respect des autres et de soi.
Qui devient pensionnaire?
Les enfants résidant à PSE qu’on rencontre ce mois d’août au quotidien, jouant et satisfaisant leur curiosité sur la vie des volontaires européens, représentent seulement une partie d’un programme qui dure toute l’année. Beaucoup de jeunes vivent au siège central de l’organisation uniquement pendant l’année scolaire, parce qu’ils habitent trop loin des écoles et n’ont pas les moyens de faire l’aller retour tous les jours. Ils font partie du Programme d’Accueil, qui permet à ces enfants de rentrer chez eux pendant les vacances d’été et alors retrouver leur famille.
D’autre part, il y a les enfants du Programme de Protection, pour les enfants dont la situation vitale est difficile soit parce que leur entourage familial n’est pas adéquat ou encore parce qu’ils ont été abandonnés ou simplement n’ont plus de famille. L’équipe de travailleurs sociaux de l’organisation a la responsabilité d’évaluer la situation de chacun d’entre eux et de décider comment l’améliorer.
Normalement, les enfants en-dessous de cinq ans dans ces conditions-là sont pris en charge par une famille d’accueil autochtone, qui s’en occupe jusqu’à cet âge-là, ayant le choix alors de les adopter s’ils le souhaitent.
Les enfants de plus de cinq ans vivent au siège central de Phnom Phen pendant toute l’année, et partagent le centre pendant l’année scolaire avec les intégrants du Programme d’Accueil et ils profitent des activités du Programme de Continuité Scolaire au mois d’Août.
S’aventurer en dehors de murs de PSE
Les instructeurs du programme soulignent généralement le bon comportement des pensionnaires, car ces enfants sont plus habitués que les autres au contexte de PSE et de ses règles de cohabitation. De fait, afin de les aider à ne pas trop perdre le contact avec la réalité, pendant ce programme d’été ils font trois excursions hors du centre et visitent des lieux qui leur permettent d’apprendre et de s’amuser à l’extérieur de PSE.
« Voir la tête ahurie de certains d’entre eux devant les escaliers mécaniques et demandant de l’aide a été un moment des plus émotifs » Paula, monitrice
Leur première sortie fut d’aller au cinéma. « Voir la tête ahurie de certains d’entre eux devant les escaliers mécaniques et demandant de l’aide a été un moment des plus émotifs », raconte Paula, monitrice espagnole vétérane mais pour qui c’était la première sortie avec les pensionnaires.
Mais ceci n’est que le début, il y a des sorties passionnantes prévues pour ce mois, dont apprendre à monter à cheval, ou encore, la sortie la plus attendue de cet été, la visite à un grand parc aquatique.
Continuité, apprentissage et divertissement
Le programme d’été des pensionnaires ne prétend pas seulement les amuser mais aussi signifier une amélioration de leur éducation, c’est de là que certaines activités plannifiées par les moniteurs évoluent et se complètent tout au long des semaines par de petits projets.
Cette semaine l’activité sociale traite le recyclage et les enfants ont appris à jouer aux boules avec des récipients de récupération, comme exemple de comment réutiliser des objets pour prolonger leur durée de vie. A remarquer aussi l’atelier de photographie et de cuisine, où les enfants voient leurs compétences croître et créent des oeuvres qui les occuperont pendant plusieurs journées du programme.
Lors de la dernière session de cuisine, les enfants ont compté sur l’aide de leurs moniteurs pour apprendre à préparer un pain de bananes. Cette activité est certainement une des favorites parce qu’ils peuvent ensuite déguster leur propre création.
Routines adorables
Ce sont les vacances et cela se voit bien pendant ces jours du programme d’été; cependant pour compenser l’excitation des sorties des lundis, mercredis et vendredis, les autres jours, les pensionnaires restent à la centrale de PSE, leur entourage habituel, où règne une douce odeur de divertissement.
Avant la formation des groupes par tranche d’âges, les enfants démarrent chaque journée par des activités physiques idéales pour bien se réveiller. Paula et Candi, des coordinateurs de ce sous-programme, expliquent qu’ils organisent de « petites » activités comme la construction d’avions en papier qu’ils font ensuite voler en plein air sur le terrain de football, en plus d’autres exercices sociaux et sportifs qui s’ajoutent aux ateliers dont on a déjà parlé. Evidemment, il y a aussi des moments de repos, pour prendre un goûter —encore un mot qui reste tel quel dans les autres langues utilisées à PSE— tant au cours de la matinée comme de l’après-midi, et aussi le moment de dormir la sieste.
Des aides très familières
Les moniteurs du programme d’été ont la chance de compter sur l’aide de femmes très spéciales, surtout pour les sorties, et que beaucoup de pensionnaires appellent des « mamans ». Elles passent beaucoup de temps avec les étudiants résidents après les heures de classe, tout au long de l’année et deviennent très proches. Deux d’entre elles, Ched Sarath et Touch Sophary iront avec les pensionnaires en visite à Kep, sur la côte, pendant plusieurs jours et elles aideront aussi à cuisiner.
L’illusion de faire partie de PSE
Candi, coordinateur des Pensionnaires, souligne le désir de certains pensionnaires de devenir moniteurs. « Certains nous aident directement et spontanément, et en sont ravis » commente-t-elle.
Ana, la coordinatrice, fait aussi remarquer la différence que PSE parvient à faire dans la vie de ces enfants, qui d’habitude ont échappé à une situation précaire, voir dangereuse, et qui peuvent dorénavant se développer personnellement et professionnellement dans un entourage qui favorise des valeurs positives et enrichissantes pour eux. Le cas de Karuna est paradigmatique, dans le sens où sa situation familiale annonçait le pire quand elle était enfant, mais elle a pu intégrer PSE ce qui lui a permis de faire des études et aussi de devenir danseuse et athlète —elle joue au football.
Les pensionnaires sont bel et bien le coeur jeune de PSE qui apporte l’énergie et l’espoir pendant toute l’année, et donc évidemment aussi en été.
Le sponsor
Un grand merci au sponsor de ce sous-programme, McKinsey & Company, qui a soutenu financièrement ce projet.
Une journée au camp
