L’un des sous-programmes les plus spéciaux du programme d’été de PSE est sans doute celui des Handicapés. Au siège de l’ONG à Phnom Penh, les enfants handicapés moteur ou mental -quelque soit le degré du handicap – sont traités comme le reste des élèves de PSE. Au Cambodge, les personnes handicapées, enfants ou adultes, sont rejetées de la société voire maltraitées, parfois même par leurs propres familles. PSE apporte donc une aide physique, mentale et sociale à ces personnes qui en ont tant besoin!
Une équipe avec une motivation supplémentaire
Travailler avec les enfants de ce sous-programme nécessite une extraordinaire patience et un optimisme à toute épreuve. En effet, leurs reactions sont très différentes de celles des autres enfants. Différentes, mais pas moins rassurantes! Par exemple, pour certains d’entre eux, se nourrir représente une tâche ardue pour laquelle ils ont besoin de moniteurs et accompagnateurs patients. Pour ceux qui souffrent de paralysie, se déplacer implique une forte dépendance à l’autre. Toutefois, la relation d’intimité construite autour de ces actions quotidiennes est unique et merveilleuse.
Celia, coordinatrice de ce sous-programme, adore ces enfants! Cela fait trois ans qu’elle s’en occupe chaque été et en connaît bien certains ; en particulier ceux qui vivent à PSE tout au long de l’année. Au total, une équipe de vingt moniteurs prend en charge une cinquantaine d’enfants répartis en deux groupes. Le premier groupe comprend les enfants âgés de 8 à 21 ans qui peuvent se déplacer de façon autonome ; tandis que le deuxième groupe – composé d’environ 15 enfants – réunit ceux qui ont besoin d’aide pour se déplacer en fauteuil roulant.
Les moniteurs européens et khmers de ce sous-programme ont également recours au personnel spécialisé qui travaille avec ces enfants tout au long de l’année. « Ils sont formidables et rendent notre travail beaucoup plus facile », explique Celia.
Deux histoires de dépassement et d’optimisme
L’histoire des enfants qui arrivent à PSE mérite d’être racontée et, à titre d’exemple dans le cadre du sous-programme Handicapés, il convient de parler de Lisa et Chetrá.
Lisa a un léger degré de paralysie qui affecte la partie inférieure de ses jambes. Il y a deux ans, elle ne pouvait plus marcher, selon Celia qui a suivi son évolution. En 2017, elle pouvait marcher avec des béquilles et, aujourd’hui, la coordinatrice de ce sous programme Handicapés a été surprise de la voir marcher et courir – bien qu’elle doive parfois s’asseoir en raison de la fatigue. « Le dentiste lui a récemment enlevé une dent et elle ne s’est même pas plainte », explique Celia. Tous ceux qui l’approchent ne peuvent que constater la force qui se dégage de ce sourire communicatif permanent qu’arbore Lisa.
Sa paralysie cérébrale l’oblige à se déplacer en fauteuil roulant avec l’aide de quelqu’un. Cependant, son esprit vole librement et est rapide comme les jambes de Messi, qu’il mentionne toujours quand il joue au football avec une balle géante.
Chetrá a 17 ans et a passé ces treize dernières années d’éducation dans PSE, où, outre le khmer, il a appris à parler anglais, français et espagnol. En fait, grâce à Celia, il sait déjà comment accueillir les moniteurs espagnols qui sont sur son chemin. La phrase qui les laisse stupéfaits est: « ¿Qué pasa, tronco? » A partir de ce moment, vous l’avez gagné.
Integration et découverte de l’autre
L’intégration des enfants handicapés dans la société cambodgienne fait partie des objectifs de ce sous-programme. Dans cette optique, les coordinateurs mènent des activités de rencontre entre les pensionnaires de PSE et les enfants de ce sous-programme.
Le résultat est enrichissant pour les deux groupes, car cela implique une connaissance mutuelle et la normalisation des maladies stigmatisées dans ce pays. En effect, l’absence d’information à propos de ces dernières et l’omniprésence des croyances dérivées de l’école bouddhiste Theravada, la plus ancienne et la plus conservatrice du Cambodge, participent largement à l’exclusion des handicapés.
Des sourires qui valent de l’or
Les enfants handicapés apprécient le programme d’été tout autant que les autres enfants, et, bien que beaucoup d’entre eux l’expriment d’une manière quelque peu différente, il est évident qu’ils aiment la présence des moniteurs. Ces derniers célèbrent d’ailleurs toutes explosion de rire ou de sourire des enfants, car ils souhaitent les stimuler autant que possible.
Voir les enfants heureux représente toujours un moment magique pour les moniteurs. Celia nous parle de Samron, l’un des enfants du programme et fils d’un employé de PSE: il est excellent danseur, en particulier sur de la musique espagnole.
Ces moments donnent de la force aux moniteurs qui peuvent voir et réaliser le bonheur que leur aide apporte à la vie de ses enfants. Même si la routine de la douche et l’heure du repas peuvent être difficiles, les moments de complicité qui y sont liés sont magnifiques.
Les efforts que les enfants font au quotidien et la confiance qu’ils placent en leurs accompagnateurs et moniteurs les amènent à nous surprendre tous les jours et, bien sûr, comme Celia, chaque été.
Le sponsor
Un grand merci au sponsor de ce sous-programme, Banco Santander, qui a sotenu financièrement ce projet.
Une journée au camp
